CONCARNEAU

29110

BRETAGNE

 

Nom Breton :

KONK-KERNE

 

Région : Bretagne

Département du Finistère

Arrondissement de Quimper

Chef lieu de canton

Population : 19453

Habitants : Concarnois

Cours d'eau : Le Moros

 

 

CONCARNEAU

 

ETYMOLOGIE et HISTOIRE de CONCARNEAU

Concarneau tire son nom du latin « concha » (anse, baie) et de Kerneo. 

Au fond de la baie de Cornouaille existe un îlot rocheux, le conque de Cornouailles, autrement dit "Concq Kerneis". L'acte le plus ancien où il est question de Conc date du XIème siècle. C'est, semble-t-il, le cartulaire de Landévennec. Celui-ci mentionne que Gradlon donne à Saint-Guénolé (le fondateur de l'abbaye de Landévennec), en Beuzec, cinq maisons. Le mot "en Beuzec" s'entend de la "paroisse de Beuzec" comprenant l'îlot de Conc. Le seul prieuré que l'abbaye de Landévennec ait eu en cette paroisse est celui de Conc.

D'autres historiens prétendent qu'un dénommé Concar, fils d'Urbien et époux d'Azénor s'empare de la petite île de Conq qui était primitivement habitée par les Pictes. Concar baptise sa ville Concar-Keroneos (Conkerneos) qui se traduit à cette époque (en 692) "Concar, fils d'Urbien". Concar s'éteind en 725. Conc est pris pour la première fois par "les Français" en 799. Ces derniers vont y rester pendant dix ans avant d'en être chassé par les bretons en 809.

Concarneau était autrefois une ancienne trève de Beuzec-Conq que Concarneau a englobée depuis le 27 août 1945. Il s'agit, semble-t-il, d'un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Melgven (ou de Pleuven, d'après Couffon). Beuzec-Conq doit son nom à saint Beuzec ou Budoc, fils de la comtesse Azénor. Beuzec-Conq (noté Buezec Conc en 1325 et Bozoc Chonc vers 1330) s’est agrandi en 1791 de sept hameaux appartenant à Trévidiern. Beuzec était doyenné, depuis le Concordat jusqu'en 1831.

C’est à l’îlot fortifié, formant aujourd’hui la ville close, que s’est attaché le nom de Conc. L’îlot de Conq dépend durant le Moyen Age de la paroisse de Beuzec. Le quartier de Lochrist semble être l’ancien centre paroissial. Vers le Xème siècle, l’abbaye de Landévennec y établit un prieuré qui deviendra la future église tréviale (Saint-Guénolé). 

Les origines de la fondation de Concarneau restent imprécises faute de documents. Les légendes ne manquent pas. Des sondages archéologiques effectués en 1997 n'ont pas permis de découvrir en Ville-close, les vestiges d'une motte castrale prématurément évoquée dans diverses publications. Le mystère reste entier.

Seules certitudes, une base de tour du 13ème siècle et un mur du 14ème retrouvés près de la Tour du Fer à Cheval viennent confirmer les premiers écrits des Ducs de Bretagne sur l'existence d'une enceinte médiévale. Il faudra attendre la fin du 17ème pour conserver les documents militaires et connaître l'histoire des fortifications, remaniées jusqu'au milieu du 19ème siècle.

C'est au XIVème siècle, une forteresse puissante, occupée par une garnison anglaise (de 1342 à 1365). A cette époque, le duc Jean IV avait gratifié de la châtellenie de Concarneau, un Anglais, Raoul Knollès. En 1373, Bertrand du Guesclin s'en empare et chasse les anglais. Concarneau est alors tenu par le connétable Clisson au nom du Roi et ne verra plus la guerre jusqu'à la mort de Jean IV en 1399. C'est le duc Jean II qui, vers 1285, aurait semble-t-il fait entourer la ville d'une première enceinte murale. Il faut attendre 1451 pour que Pierre II, duc de Bretagne, fasse reconstruire la muraille : travaux colossaux qui vont continuer sous Arthur III et François II (père d'Anne de Bretagne) jusqu'en 1476-1477. Pris et repris lors de l'invasion française de 1489, le site est livré par la duchesse Anne aux Anglais, qui l'occupent jusqu'à son retour définitif à la France en 1495. En 1532, l'union de la Bretagne à la France met Concarneau sous la domination française et la ville reste alors pendant près de 60 ans sous le joug de la famille les Prestre de Lézonnet. Après une occupation huguenote en 1576, la place est fortifiée par le duc de Mercoeur, chef de la Ligue en Bretagne. 

Le 17 janvier 1576, la ville de Concarneau est "surprise par les hérétiques calvinistes, gentilshommes du pays, au nombre de 30 cavaliers environ, conduits par les sieurs de La Vigne, le Houlle de Kermassonnet". Assiégés du 17 au 22 janvier 1576 par la population des villages avoisinants (plus de 8000 hommes) et par des gens armés de Quimper (sieurs de Kerharo, Kymerch, Kerjolis, Coat-Bian, Mesle, Bodigneau, Logan, Coscaër, Kerdégau,....), les calvinistes devront capituler.

Le 26 août 1806, le vaisseau "le Vétéran", commandé par le prince Jérôme Bonaparte, vient chercher un refuge contre une division anglaise jusque sous les murs de Concarneau, où il reste mouillé pendant près de trois ans. 

Simple trève de Beuzec-Conq jusqu'à la Révolution, Concarneau est érigé en paroisse lors du Concordat, et en doyenné en 1831. Les paroisses de Beuzec-Conq et de Lanriec, aujourd'hui en Concarneau dépendaient autrefois de l'ancien évêché de Cornouaille. La ville actuelle de Concarneau se compose de deux quartiers : la Ville-Close (avec son enceinte couronnée d'un parapet et flanquée de grosses tours rondes : on y pénétrait par trois portes munies de pont-levis) et le faubourg Sainte Croix (de beaucoup le plus important aujourd'hui).

Lanriec, anciennement dans la paroisse de Trégunc, comporte depuis la fondation de la paroisse du Passage en 1926, deux paroisses : la paroisse de Lanriec et celle du Passage. Il s'agit sans doute, à l'origine, d'une fondation monastique (le "lann" de saint Riec ou Rioc, disciple de saint Guénolé). 

On rencontre les appellations suivantes : Conc (en 1279), Chonc (vers 1330), Conq (en 1407), Concarneau (en 1489).

On rencontre les appellations suivantes : Lan Rioc (au XIème siècle), Lanriec (vers 1330), Lanreuc (en 1368, en 1405), Lanriec (en 1535).

PATRIMOINE de CONCARNEAU

l'église Saint-Guénolé (1830), située en Concarneau. Cette ancienne église paroissiale, démolie en 1930, a remplacé un monument du XIIIème siècle qui était tombé en ruine dès le début du XIXème siècle. Les seigneurs de Cheffontaine, possesseurs du manoir de Coëtconq en Beuzec, avaient des droits de prééminences dans l'église tréviale de Concarneau ;

l'église du Saint-Coeur-de-Marie (1912-1914), édifiée sur les plans de Chaussepied. Il s'agit de l'ancienne église de la paroisse Saint-Guénolé à Concarneau. Restée inachevée, cette église est détruite en 1994. On y trouvait jadis plusieurs statues dont celles de la sainte Vierge, saint Guénolé, sainte Anne et saint Michel ; 

l'église Notre-Dame-de-Lorette (XIV-XVème siècle), située en Lanriec (Lanreuc, en 1368) et église paroissiale de Lanriec. Il s'agit d'un édifice rectangulaire comprenant une nef de trois travées avec bas-côtés et un choeur d'une travée avec bas-côté dans son prolongement. La nef date de 1477. L’arcade et les fonts baptismaux datent de 1773. La sacristie porte la date de 1862. Le maître-autel date de 1772. L'église abrite les statues de saint Mathurin, saint Rioc, saint Pierre, saint André, Notre-Dame de Lorette, sainte Catherine, saint Guénolé, saint Roch et une Vierge foulant un serpent ;

l'église Sainte-Anne (1911), située en Lanriec et église paroissiale du Passage. Il s'agit, à l'origine, d'une simple chapelle rectangulaire, bâtie en 1911 comme chapelle provisoire par l'entreprise Le Beux de Tregunc ;

l'église Saint-Budoc (1890-1894), édifiée vers la fin du XIXème siècle par les seigneurs de Coatconq ou Coëtconq et située en Beuzec-Conq. Il s'agit de l'église de la paroisse Saint-Budoc à Concarneau. L'édifice comprend, précédé d'un clocher à une chambre sans galerie, une nef de cinq travées avec bas-côtés et un choeur d'une travée avec bas-côtés et chevet droit. Au droit des quatrième et cinquième travées de la nef, il y a double bas-côtés formant deux chapelles en ailes. Le bénitier date du XVIIème siècle. Les fonts baptismaux datent du XVIIème siècle. Le maître autel de Toularc'hoat date de 1892. Le retable de sainte Anne, oeuvre d'Autrou de Quimper, date de 1917-1921. Un ancien sépulcre de Notre-Seigneur était placé jadis dans le bras du transept formant chapelle dédiée à saint Jean Baptiste : il était encadré dans un enfeu du XVème siècle, ayant des colonnettes à larges chapiteaux qui servaient de supports aux statues de saint Roch et de saint Sébastien. Sur l'autel se trouvait une statue du Précurseur, avec deux jolis panneaux Renaissance. On y trouve les statues de saint Budoc, saint Jean-Baptiste, la Vierge-Mère et sainte Azénor ;

l'ancienne chapelle Notre-Dame-du-Portal, appelée aussi chapelle du Rosaire (XVème siècle) et aujourd'hui disparue. En 1828, cette chapelle tombe en ruine et la vieille tour est cassée. Elle sert tour à tour de magasin d'artillerie, de caserne, d'école communale, d'école de pêche, de coopérative maritime et de musée de la pêche. Sous l'Ancien Régime, les assemblées municipales s'y tenaient. C’est à l’origine la chapelle privative du château. Les seigneurs de Cheffontaine, possesseurs du manoir de Coëtconq en Beuzec, avaient des droits de prééminences dans la chapelle ;

la chapelle de la Croix (XVème siècle). Elle est appelée aussi chapelle Notre-Dame de Bon-Secours. Il s'agit d'un petit édifice rectangulaire de la fin du XVème siècle ou du début du XVIème siècle, restauré au XIXème siècle. Le petit clocher date de 1854. L’autel date de 1835. On y trouve plusieurs statues anciennes (la Vierge-Mère, sainte Anne, sainte Marguerite), ainsi qu'un tableau représentant la sainte Vierge ;

la chapelle Saint-Rioc, dite autrefois Saint-Roch et située à Lanriec. Il s'agit d'un édifice de plan rectangulaire avec bas côté sud de cinq travées. Il n'y a pas de porte au sud. La porte Ouest est en plein cintre surmontée d'une accolade avec fleuron. Au nord se trouve une porte en anse de panier. La chapelle abrite un autel en bois sculpté du XVIIème siècle et les statues de saint Joseph, sainte Anne et la Vierge ; 

la chapelle du Caballou (1925), construite avec des ruines du XVème siècle ;

la chapelle de la Trinité (XVIème siècle). Elle était la chapelle de l'ancien hôpital de la citadelle. Cette chapelle deviendra au fils du temps, et après avoir été abandonnée par les soeurs, une salle de réunion d'un comité révolutionnaire, puis Temple de l'Etre Supérieur avant de servir d'école et à nouveau d'église de secours ;

la chapelle Notre-Dame-du-Sacré-Cœur (1880), édifiée par les filles du Saint-Esprit ;

la chapelle Lochrist (XVIIème siècle - 1710), restaurée en 1873. Il s'agit d'un édifice en forme de croix dont les ailes et le chevet sont à pans coupés. Le clocheton est amorti par un dôme. On y trouve plusieurs statues anciennes : la Trinité, le Christ assis bénissant et tenant sa croix, la Vierge-Mère et un saint évêque ; 

la croix des marins (XVI-XVIIème siècle) ;

la croix de Kerrichard (XIIème siècle) ;

le calvaire de la place de l’église de Beuzec-Conq (1667 ou 1669) ;

les remparts de la Ville-Close (XIVème siècle), restaurés au XIXème siècle. Des fortifications sommaires s’y trouvaient déjà dès 1240. Les murailles étaient jadis percées de trois poternes : une à l'Ouest, appelée la porte de terre et flanquée d'un gros donjon qui sert de demeure au gouverneur et d'une autre tour pour les munitions. Vauban fit supprimer, au début du XVIIIème siècle, les toits des tours pour y installer l'artillerie et fit construire les deux tours qui veillent sur le chenal de chaque côté de la porte du passage. Une autre poterne au Nord, la porte aux Vins, lieu de déchargement des bateaux, et enfin à l'Est, la Poterne qui donnait accès à la Ville aux passagers du canal. Aujourd'hui, deux ponts pavés séparés par une barbacane autrefois pont-levis, vous emmènent à la porte principale gardée par le beffroi qui supporte l'horloge ;

le logis du major (1730) ;

la tour du gouverneur (1477-XVIIème siècle), restaurée au XIXème siècle ;

la maison du gouverneur (XVIIème siècle). Ancien château à colombage, il s'agit en fait d'une des plus anciennes maisons de la Ville de Concarneau. C'était jadis la résidence des différents gouverneurs militaires. Elle communique avec un gros bastion, la tour du major, appelée aussi Tour à munitions ou Tour de la duchesse Anne ;

le château du Moros (XVème siècle), propriété des familles Dusquene et Perrier de Salvert. Ce château est restauré en 1865 par le comte de Chauveau. On y trouve un pigeonnier qui date du XVIème siècle ;

le château de Stang-ar-Lin (XIXème siècle), édifié par Gustave Bonduelle ;

le château de Keriolet (1863-1883), construit par Joseph Bigot pour Charles de Chauveau et son épouse Zenaïde Ivanovna Narychkine (veuve en premières noces du prince Youssoupoff) qui meurt à Paris le 20 octobre 1893. Une chapelle privative est édifiée en 1880. Deux autels (1647) de la chapelle proviennent de l'église de Névez. Sur les vitraux de la chapelle sont peintes des scènes de la vie du Sauveur et de sa Sainte Mère, de Sainte Anne, de saint Jean Baptiste,... Le retable gothique, à volets, porte en son centre le Sauveur crucifié entre deux groupes de saints personnages. Le manoir de Keriolet (XVème siècle), appartenait en 1775 à Euzenou, marquis de Kersalaun. Il sert aujourd'hui de musée départemental ;

la ferme du Moros (1876) en Lanriec. Le Moros appartenait autrefois à la famille de Duquesne ;

le manoir de Langoat (XVIIème siècle). On y trouve une chapelle privative dédiée à saint Nicolas. Son four date du XVIIème siècle ;

la maison de la Vieille Halle (XVIIème siècle) ;

la taverne des Korrigans (XVIIème siècle) ;

la maison à pignon (XVIIème siècle), située 19, rue Vauban ;

la fontaine (1855-1856), située place Guénolé ;

la fontaine Saint-Budoc (XVIIème siècle) ;

la maison Penanros (XVIIIème siècle), située 5-7, rue Tourville ;

le bar de la porte au vin (1730-1765), situé place Saint-Guénolé ;

l’ancienne ferme de Roz-Vihan (XVIIème siècle-1737) ;

la maison Le Guilloroux de Penanec’h (1736), située place Guénolé ;

le fort du Cabellou (XVIIIème siècle) ;

une borne de Corvée (XVIIIème siècle), située 145, route de Trégune ;

la maison Morineau-La Bourdonnaye (1766) ;

la maison de l’émigré Brisson (1766) ;

la maison Bonne Carrère (1787) ;

le phare de Keriolet (1848) ;

la ferme de Kerdevot (1853), située à Lanriec ;

le Penfret (1844), situé 40, rue Vauban ;

les Halles (1855) ;

l'ancien presbytère (1850) ;

le manoir du Porzou (1865), propriété de la famille Derval ;

la maison de bois de la digue (1885), située 22, avenue du docteur Nicolas ;

la villa des Haudriettes (1891), située boulevard Alfred Guillou ;

la tour-clocher du Saint-Sacré-de-Marie (1913), rue Turenne ;

le presbytère (1938), situé 5, rue de Turenne ; 

l’ancien moulin à vent (XVIIIème siècle) de Lanviec ;

A signaler aussi :

la motte féodale du petit château (moyen âge) de la Ville-Close. Ce château est encore surnommé « vieil château » en 1495 ;

la motte féodale (XIIème siècle) de Lanriec, propriété des Thominec. Un château y est construit non loin, propriété successive des familles Bragelonne, Lesmais, Du Plessis. Il est en ruine dès le XVIIIème siècle ;

les rochers de Kermingham (époque néolithique), situés à Lanriec ;

 

Sources :

http://www.infobretagne.com

http://www.ville-concarneau.fr/