REZÉ 44400 Nom Breton : REUDIED Région administrative : Pays de la Loire Département : Loire-Atlantique Arrondissement de Nantes Population : 36 455 habitants Habitants : rezéens Superficie : 1 378 hectares Altitude : 8 mètres Cours d’eau : la Loire et la Sèvre Nantaise Jumelage : INEU Roumanie Blason : en haut armoiries des sires de Rezay au XIII siècle le bateau d'or rappelle le passé maritime de Rezé les hermines rappellent l'appartenance à la Bretagne |
Rezé Origine du
nom : de "ratis"
fougères ou bateau en latin. Les bateaux à fond plat étaient appelés "ratiaria"
par les Romains. Généralités historiques : Après
les grandes invasions et la réunification de la Gaule par Clovis roi des
Francs, Ratiate connaît une reprise à l'ère mérovingienne, mais selon les
archéologues, cette reprise provoque une rupture. La
ville devient une nécropole et l’habitat s’établit parmi les ruines romaines,
à moins que ce ne soit à l’écart, peut-être par une allergie à la vie
urbaine. Ratiate décline, alors même que de l’autre côté du fleuve, la
capitale namnète monte en puissance. Au haut Moyen-Age, le silence se fait sur Rezé ce qui ne
signifie aucunement que la vie s’en soit retirée. Les installations
germaniques sont certaines. Aristocratie de souche gallo-romaine ou franque
cohabitent. En 511 un évêque Adelphius de Ratiate participe au concile
d’Orléans convoqué par Clovis ler. Il semble que l’on doive à Félix évêque de
Nantes (VI siècle) le détournement du lit originel de la Sèvre (le Seil) par
l’ouverture d’un canal, au confluent actuel. Nantes a déjà largement pris le
pas sur Rezé. Rezé ensablée voit alors son destin scellé à celui de Nantes :
en 851 Ratiate est détachée du Pagus Pictavus (Poitou) et annexée avec le
Pagus Ratiatensis (Pays de Retz) au comté nantais par le roi de Bretagne,
Erispoë. Les
invasions normandes vont porter la désolation au IX siècle et ruiner, en
particulier, toute l’infrastructure religieuse. Les Vikings vont s’installer
durablement près de l’actuel village de la Haute-Ile à la rencontre de la
Sèvre avec la Loire. En 938 Alain Barbe Torte, comte de Nantes, met un terme
aux troubles. Les Normands se retirent définitivement. L'ordre féodal se met
en place et des châteaux seigneuriaux sont édifiés vraisemblablement au Bourg
et à Pont-Rousseau. Cet ordre restructure la terre, effaçant pour l’essentiel
le cadastre romain. Il va ainsi imposer de nouvelles voies transversales,
pour certaines à l’origine de nos rues d’aujourd’hui. C’est vers la fin du XI
siècle que la vicomté de Rezé est créée au profit d’un cadet de Hoël, comte
de Nantes. Dans ce monde où la guerre entre féodaux tient une place de
choix, on retiendra la date de 1154 qui voit deux clans rivaux s’affronter à
Rezé lors de la guerre de succession de Bretagne. Le vicomte de Rezé est
alors Roland et il combat aux côtés du comte de Nantes, Hoël. C’est à
cette époque qu’apparaissent les Templiers à Rezé. En 1285, Olive, veuve de
Mathieu de l’Ile leur cède ce qu’elle possède dans les îles de Rezé. De là
pourrait provenir le nom de l’Ile des Chevaliers. En 1294 Sylvestre II de
Rezé, armé chevalier, répond à la convocation de l’ost (armée) par le duc
Jean II de Bretagne. Celui-ci est en effet capitaine général des troupes
anglaises en Gascogne puisque vassal du roi d’Angleterre pour le comté de
Richemont. Lors de la
2e guerre de succession de Bretagne, de 1341 à 1345, le vicomte Sylvestre III
de Rezé combat aux côtés de Charles de Blois, allié du roi de France, contre
Jean de Montfort, lui-même allié du roi d’Angleterre. Que ce soit pendant les
combats ou pendant les trèves de la guerre franco-anglaise qui agita tout le
XIVe siècle, le pays est ravagé, systématiquement pillé. Ainsi le château de
Rezé est totalement détruit comme d’ailleurs tous les châteaux des vassaux du
seigneur de Rezé. Le duc de
Bretagne Jean IV de Montfort prit tout de même deux mesures bénéfiques aux
Rezéens en ordonnant d’une part la remise en état du pont de la chaussée de
Pont Rousseau en 1392 et en accordant d’autre part en 1397 le monopole de la
pêche en Loire aux habitants de Trentemoult conjointement avec ceux de
Bouguenais et de Sainte-Croix de Nantes. En
1453 Martin II vend la vicomté à Guillaume de Saint-Gilles qui possède déjà
Beaulieu en Saint-Jean de Boiseau et d’autres terres relevant de Rezé. Allié
au connétable Arthur de Richemont (futur Arthur III duc de Bretagne)
Guillaume de Saint-Gilles avait combattu les anglais dans l’armée de Jeanne
d’Arc. En 1459 Marie de Saint-Gilles, fille de Guillaume épouse Jean de
Trévecar. Celui-ci devient donc vicomte de Rezé. Les seigneurs de Rezé prennent part à la guerre et à l’intrigue
qui opposent le roi Louis XI d’un côté, les ducs de Bretagne et de Bourgogne
de l’autre. Ainsi, on voit François II de Bretagne ordonner à Guillaume Le
Roux, fils d’Eonnet Le Roux, seigneur de Fromenteau et à son gendre René de
la Bouscherie, de prendre la tête des troupes ducales pour s’opposer à
l’armée française stationnée à Clisson. Le sud de la Loire est à nouveau
envahi par des bandes de soudards au service du duc ou du roi et le pays est
saigné à blanc. Des années durant, une guerre larvée va s’étendre à la
région. En 1460 les habitants de Rezé ne peuvent plus faire face aux
impositions du fait du pillage systématique opéré par ces bandes. Au XVIIème siècle, création de 2 foires et érection de la
seigneurie en comté. quatrième ville du département par sa population, son
développement rapide tient à sa situation aux portes de Nantes. La
société de la monarchie absolue, fondée sur l’inégalité renforçait
l’antagonisme entre les trois ordres que l’on pouvait distinguer dans le pays
: le Clergé et la Noblesse qui jouissaient de certains privilèges, et le
Tiers Etat composé des roturiers avec notamment de nouveaux privilégiés, les
Bourgeois. Le
procès gagné par les Ragonnais en 1767 contre les prétentions du seigneur de
la Maillardière sur les landes, les actions des habitants du chêne creux, de
la Houssais et de la Petite Lande contre celles du comte de Monti de Rezé sur
les grandes landes dépendant de la seigneurie des Bretesches, le refus des
habitants des îles de payer les taxes des "francs-fiefs" comme
détenteurs d’un bien noble et qui prouvent la roture de leurs îles (mars
1737), attestent, entre autres, de la réalité des luttes antiféodales. La
paroisse de Rezé est alors un composite de villages de "4600 âmes"
d’après le dénombrement effectué par son curé Dupré-Villaine en 1776. La
plupart des habitants sont de petits paysans vivant de leur culture et de la
vigne. A noter à la Haute-Ile, la présence de nombreux ouvriers et maîtres
travaillant à la monnaie de Nantes. Avec les marins et les pêcheurs de
Trentemoult, ils représentent une petite bourgeoisie qui s’oppose à la
Monarchie absolue. Le peuple est accablé d’impôts (à Rezé, la capitation, les
fouages, le vingtième ainsi que la dîme due au clergé) et la puissance seigneuriale
l’écrase de droits et corvées. Ce sont celles imposées par le comte Claude de
Monti qui permettent en 1771 de reconstruire le pont de Pont-Rousseau emporté
par les crues de la Sèvre et d’entreprendre le percement de la route de la
Rochelle sur un nouveau tracé. L’ouverture
d’une manufacture d’engrais à la Morinière sous le règne de Louis XV témoigne
d’un développement économique nouveau. Profitant de l’essor que connaît
Nantes (notamment grâce au commerce triangulaire) la grande bourgeoisie de cette
ville édifie à Rezé de riches et belles demeures, des "folies" : la
Classerie, la Balinière... C'est le 5
avril 1789 que, répondant à la convocation des états Généraux, les Rezéens
s'assemblent pour rédiger leur cahier de doléances, conduits par Burguerie,
le sénéchal de la paroisse. Durant le Premier Empire, Rezé voit revenir les anciens émigrés
qui avaient fui la Révolution. En 1808, le maire, Jean-François Ertaud fait
ériger un arc de triomphe à Ragon et un autre à Pont-Rousseau en l’honneur du
passage de Napoléon ler de retour d’Espagne. La vie économique semble se
réveiller à cette époque. Les Trentemousins pour leur part entrent en conflit, en 1821, avec
le nouveau maire de Rezé Joseph de Monti, héritier des anciens seigneurs et
lui-même ex-émigré. Ce dernier conteste aux Iliens la propriété des communs
mais les Trentemousins ne reconnaissent pas l’autorité du maire et décident
de s’administrer librement. En 1828
Joseph de Monti accueille en son château la duchesse de Berry. Après la
Révolution de 1830 au cours de laquelle le comte donne sa démission de la
mairie de Rezé, la duchesse prendra la tête des insurgés du midi et de la
Vendée contre Louis Philippe. Edouard de Monti (Fils de Joseph) participera
au combat du Chêne (1832) alors que l’épopée de la duchesse se termine. Les
années de la monarchie de juillet (1830 - 1848) sont marquées à Rezé par des
réalisations importantes sous l’impulsion d’un maire, Pierre Giraud,
capitaine de navire et armateur : la reconstruction du pont de Pont-Rousseau en
1839, l’installation de nombreuses industries, de fabriques d’engrais, de
chapelleries, de la construction navale et d’une savonnerie à l’huile de
palme à la Morinière en 1837. C’est sous son mandat également qu’est ouverte
la première école communale en 1838. Enfin l’église Saint Paul est construite
en 1842. Le Second
Empire qui s’appuie sur l’armée et le clergé bénéficie d’une conjoncture
économique favorable. L’industriel Suser installe et développe à la Morinière
une tannerie-corroierie. La
population de Rezé passe entre 1876 et 1911 de 6 849 à 9 424 habitants.
Durant cette période la commune se développe : travaux de voirie, ouverture
de la liaison fluviale Trentemoult-Chantenay grâce aux vedettes à vapeur des
Messageries de l’Ouest - "les Roquios" - (1889). A la
veille du second conflit mondial, la population Rezéenne est en partie rurale
(le sud de la commune), en partie ouvrière (Trentemoult, Pont-Rousseau) et
les conquêtes sociales de 1936 marqueront particulièrement les esprits.
Lorsque la deuxième guerre mondiale éclate en 1939, de nombreux Rezéens
travaillent pour les chantiers navals et dans l’aéronautique (usine de
Château-Bougon) alors en plein développement. Libérée
le 29 août 1944 (quinze jours après Nantes), Rezé devra accueillir de nouveaux
habitants : Vendéens venant chercher du travail à Nantes, Nantais cherchant à
se loger en pleine période de reconstruction de la ville. Particularités
: Important
site gallo-romain : habitat, mobilier, puits funéraire, fosses à offrandes,
murs, poterie sigillee, statues et sculptures, monnaies.
Sources http://bzh.44.free.fr http://www.mairie-reze.fr/ |